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Cinque Terre, Italie

Les Cinque Terre, ou cinq moyens de trouver son paradis!

 

En mai 2010, j’ai eu l’immense plaisir de visiter ce qui, selon mes critères, se rapproche le plus du paradis terrestre. Non pas que les Cinque Terre  reflètent les clichés dépeignant l’au-delà comme un endroit serein, où il fait toujours beau, où les oiseaux répondent au soleil par leurs chants et où l’humain peu gambader en toute quiétude… Non! Les Cinque Terre sont en quelque sorte d’une beauté sauvage et parfois violente! Quelques fois un décor idyllique avec ses maisons colorées bordées de citronniers en fleurs, quelques fois un lieu victime des brutalités de cette mer Méditerranée qui le berce au gré de ses humeurs.

 

Comme toutes les contrées que l’on retrouve aux abords de la Mare Nostrum, cette région de l’Italie du nord que l’on nomme Ligurie offre des paysages spectaculaires, où s’élancent dans la mer les nombreux caps rocheux qui abritent les cinq villages. Baigné d’une lumière dorée et chaude si caractéristique de la Méditerranée, l’endroit a offert aux différents peuples de la région et ce, depuis des millénaires, l’opportunité de cultiver la vigne. Ces cultures ont façonné les paysages des villages où se déploient, de la mer au sommet des monts, les terrasses aux murs de pierres qui accueillent raisins et citrons.

 

Les épicuriens trouveront inévitablement leur bonheur dans les «Cinque», entre plages, dégustations de vin et de limoncino (limoncello), pesto et fruits de mer, douce brise marine iodée ou simple plaisir d’admirer l’audace des hommes qui ont bâti ces hautes maisons colorées, accrochées aux falaises qui plongent abruptement dans la mer d’un turquoise profond.

 

Chaque village a son charme, ses particularités. Les uns, résolument entêtés à défier le roc, les autres simplement posés au-dessus de la montagne ou sur le sable d’une plage. Si certains semblent vouloir faire étalage de leurs richesses par le faste de leur architecture, leurs voisins demeurent plus modestes, plus simples, mais tout autant intéressants. Tous déploient un réseau de ruelles sinueuses où il est facile et si agréable de se perdre, tant chaque détour cache un secret, un trésor, une vue merveilleuse. Intimistes, romantiques et photogéniques, les «Cinque» plairont entre autres aux couples amoureux et aux photographes.

 

Le jour, pourquoi ne pas profiter des petites boutiques charmantes où les habitants sont si fiers de nous faire découvrir leur artisanat, qu’il soit culinaire ou artistique? Pourquoi ne pas se détendre sur la plage, se saucer dans cette mer Ligure, théâtre de l’ancienne République de Gênes ou tout simplement flâner dans ces ruelles labyrinthiques en quête de beauté? Pourquoi ne pas escalader ces rochers arrosés d’eau salée par les vagues ou méditer dans l’une des petites églises anciennes que l’on retrouve un peu partout?

 

Le soir, il faudra profiter d’une des jolies terrasses animées et des délices gastronomiques qu’elle a à offrir. Ou bien, de manière plus intime, emporter un pique-nique et le déguster sur les rochers en admirant le coucher de soleil. Après une bonne gelato on est prêt à aller dormir, au son des tempêtes nocturnes qui abattent parfois leurs puissantes vagues sur les falaises.

 

Le lendemain matin, on découvrira l’ambiance typique de l’Italie des années 1930, dans ces villages piétonniers où les mamas étendent leurs vêtements à la fenêtre, où les villageois se saluent en allant faire leurs achats pour le repas de midi et où les maisons, parfois un peu décrépites, mais avec charme, présentent les signes de l’usure normale du temps et de la proximité de la mer.

 

Un chemin de fer, longeant la Méditerranée à flanc de falaise, relie les villages entre eux. Mais on n’aura que peu de temps pour admirer le paysage, entre les quelques tunnels à franchir et les quatre ou cinq minutes nécessaires pour atteindre le prochain village. De toute façon, comme le train est souvent envahi par ces touristes pressés qui viennent, quelques heures durant, tenter de s’imprégner convenablement de l’ambiance magique de la région, mieux vaut fuir le transport en commun et profiter des sentiers étroits qui traversent les vignes et les citronniers sur les crêtes des caps en surplombant la mer. Si Poséidon le permet, des bateaux assurent également des liaisons, avec une vue différente sur les villages.

 

Bien que quelques jours soient suffisants pour découvrir les cinq villages, on y passerait  tout l’été sans jamais se lasser de la douceur de vivre qui règne dans la région. S’étalant du nord au sud en ligne droite, Monterosso Al Mare, Vernazza, Corniglia, Manarola et Riomaggiore se placent à merveille sur un trajet entre le sud de la France et les destinations classiques de l’Italie. Le temps vaut définitivement la peine qu’on le prenne, pour découvrir, non comme un touriste, mais comme un habitant, ne fût-ce que pour quelques jours, ces bijoux italiens, inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

J’en rêve encore!

 

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